Les baby-boomers sont passés à lâhistoire comme la génération ayant massivement tourné le dos à lâÉglise et à la société traditionnelle quâavaient connu leurs parents et grands-parents. Nés en plein cÅur de la prospérité économique des années 1950 et 1960, les baby-boomers ont rêvé dâune société plus libre et plus émancipée «qui valorise le plaisir et lâépanouissement individuel, notamment par la pratique dâune sexualité libre, rendue possible par lâarrivée de la pilule anticonceptionnelle». Société dans laquelle «les curés sont remplacés par Elvis et les Beatles, au son desquels les jeunes filles dansent en minijupe».
Lorsque les baby-boomers sâintéressent aux quêtes spirituelles, ils le font généralement loin de lâÉglise et des sentiers battus, adoptant plus volontiers les spiritualités orientales, imitant en cela leurs idoles, les Beatles. Non sans raison, les baby-boomers sont parfois qualifiés de «génération de la rupture religieuse», ceux-ci ayant tourné le dos à lâhéritage catholique. Or, paradoxe sâil en est un, bon nombre de ces boomers sont en fait animés par un questionnement spirituel parfois très intense, ponctué dâessais, dâerreurs, dâexplorations et de métissages. Tel est le cas de Serge Provencher, enseignant à la retraite et auteur de Zigzags et encens.
Préfacé par le regretté chanoine Jacques GrandâMaison, Zigzags et encens nous permet justement de découvrir lâitinéraire spirituel â hétéroclite mais néanmoins sincère â dâun baby-boomer. Affirmant être animé par un authentique «goût du christianisme» et par «la peur de passer à côté de Dieu», Serge Provencher déplore d'ailleurs le «tiers-monde spirituel» légué par les baby-boomers à la jeunesse québécoise dâaujourdâhui â une jeunesse «privée dâéducation à la vie intérieure et abandonnée à lâindividualisme matérialiste, voire au nihilisme».
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