Parmi les longs métrages (québécois ou canadiens) projetés en salle au cours de lâannée 2016 et sâétant démarqués par leur capacité à mettre en valeur une vision du monde empreinte dâhumanisme et de spiritualité, les films suivants ont été retenus :
Avant les rues, de Chloé Leriche
Pays, de Chloé Robichaud
Montréal la blanche, de Bachir Bensaddek
Callshop Istanbul, de Hind Benchekroun et Sami Mermer
Åil pour Åil (An Eye for an Eye), de Ilan Ziv
Le théâtre de la vie (Theater of Life), de Peter Svatek
Des films bouleversants et lumineux, marqués par lâespérance et la transcendance
Le premier film en lice (Avant les rues) met en scène une histoire de crime, certes, mais surtout une histoire de pardon, de guérison, dâexpiation et de rédemption. Tourné en langue attikamekw, ce long-métrage nous ouvre aux (dures) réalités amérindiennes, mais sans jamais évacuer lâespérance, ni dâailleurs la transcendance : Avant les rues est dâabord et avant tout centré sur une démarche de rédemption.
Deux des films finalistes sont en résonance avec lâencyclique Laudato Siâ du pape François. Ces longs métrages nous forcent à réfléchir à notre attitude prédatrice face aux richesses naturelles (Pays), de même quâà notre rapport souvent tordu avec la culture du déchet qui a cours dans nos sociétés de consommation (Le théâtre de la vie). Or, là encore, lâespérance et la transcendance ne sont pas absentes : la charité, la bienveillance et le souci pour le bien commun sont au cÅur des préoccupations des protagonistes de ces long-métrages.
Deux autres films sont pour leur part teintés par la crise migratoire des dernières années (Callshop Istanbul) et nous forcent à réfléchir à nos propres attitudes à lâégard de lâAutre ; à la façon dont nous ouvrons nos portes â et nos cÅurs â aux étrangers moyen-orientaux, Arabes et musulmans dans bien des cas (Montréal, la blanche). Plus encore au lendemain du sinistre attentat qui vient de frapper la Grande mosquée de Québec...
Enfin, un dernier film aborde de plain-pied lâenjeu de la sacralité de la vie humaine, de même que la nécessité de mettre un terme à la spirale de la haine et de la vengeance. Vibrant plaidoyer contre la peine de mort, Åil pour Åil pose lui aussi la question du pardon et de la rédemption. Mais aussi de la valeur sacrale de la vie de tous les êtres humains : celle de nos amis tout comme celle de nos «ennemis»; celle des victimes tout comme celle des assassins.
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